L’église du monastère Saint-Benoît-Saint-Germain
La cathédrale Saint-Pierre est à l’origine l’église abbatiale du collège monastique Saint-Benoît-Saint-Germain fondé en 1364 par le pape Urbain V (1310-1370). Guillaume de Grimoard devient pape en 1362 sous le nom d’Urbain V. Né près de Mende vers 1310, il obtient un diplôme de docteur en droit canon puis enseigne cette même discipline à l'université de Montpellier. Abbé de Saint-Germain à Auxerre, puis de Saint-Victor à Marseille, il succède à Innocent VI en 1362.
Une fois sur le trône pontifical d’Avignon, Urbain V décide de doter Montpellier d’un collège afin de former les moines bénédictins en droit canonique. L’ensemble est édifié le long de la muraille ouest de la ville sur les plans de deux architectes au service de la papauté : Bernard de Manse et Bertrand de Nogayrol. L’église est consacrée en 1367 par le pape qui dote le maitre-autel des reliques de saint Benoît et de saint Germain. La fin des travaux est célébrée le 11 septembre 1373, trois ans après la mort d’Urbain V.
Le monastère-collège Saint-Benoît Saint-Germain participe à la politique pontificale de soutien aux universités européennes. Cette institution donne un nouvel essor à la ville de Montpellier qui devient un centre important et florissant de l’enseignement des humanités.
Vue aérienne de l'ensemble épiscopal
© Michel Descossy. Région Occitanie/Inventaire général
Le transfert du siège épiscopal
Si pendant plus de deux siècles, le collège bénédictin bénéficie d’une relative prospérité grâce à l’enseignement qu’il prodigue, l’église prend une nouvelle dimension en 1536. Par la bulle du pape Paul III (1534-1549), le siège épiscopal de Maguelone, créé au VIe siècle, est transféré à Montpellier.
Le site de Maguelone était devenu trop vulnérable pour résister aux attaques et l’environnement des étangs était malsain. Cependant, les raisons du transfert ne sont pas seulement d’ordre pratique. Montpellier à cette époque est le foyer de propagation d’idées réformistes. Ces dernières se répandent rapidement et, dès 1530, de nombreux médecins et magistrats se convertissent, ainsi qu’une partie de la population. L'évêque Guillaume Pellicier le Jeune (1527-1568) souhaite alors installer l’évêché au cœur de la ville afin d'y enraciner le pouvoir de l'Eglise catholique.
L’église abbatiale, devenue cathédrale, reprend alors le vocable de Maguelone, Saint-Pierre et Saint-Paul et l’ancien monastère accueille le palais de l’évêque.