L’autel est le mobilier principal du chœur d’une église, il a la forme d’une table qui rappelle le repas de la Cène que le Christ célébra avec ses disciples la veille de sa mort. Il symbolise aussi le Christ lui-même qui est à la fois le prêtre, l’autel et la victime sacrificielle en livrant son corps et en versant son sang librement sur la croix.

Aux origines de l’Eglise, la messe était souvent célébrée sur le tombeau des martyrs. Dans le prolongement de cette tradition, les autels consacrés contiennent des reliques de saints martyrs et sont solennellement consacrés par l’évêque avec de l’eau bénite, de l’encens et du saint chrême en raison de la place centrale qu’ils auront dans la liturgie de la messe.

La cathédrale compte 12 autels : les trois autels successifs du chœur, huit dans les chapelles latérales et un dans la chapelle du Saint-Sacrement.

Maître-autel de Philippe Kaeppelin

1985

Métal doré

2,30 x 1,10 x 0,98 m

© Claude Bertrand. DRAC Occitanie

Le maître-autel de Philippe Kaeppelin

Trois autels se sont succédé dans le chœur reflétant la singularité artistique de chaque époque. Ils forment pourtant un ensemble harmonieux.

L’autel actuellement utilisé, le plus récent, est une œuvre du sculpteur Philippe Kaeppelin (1918-2011). Il fut réalisé en 1985 à l’occasion du millénaire de la ville grâce à un don de la mairie de Montpellier qui désirait mettre en valeur la cathédrale, monument patrimonial emblématique.

Sa forme simple et noble accroche doucement la lumière grâce aux plaques de métal doré dont l’autel est recouvert. La face tournée vers la nef porte une représentation du Christ en gloire au milieu du cosmos entouré de la foule des sauvés et des anges, représentation inspirée du livre de l’Apocalypse qui se prolonge sur les côtés.

Sur la face arrière, les saints du diocèse de Montpellier : au centre, Notre Dame des Tables entourée de saint Pierre et saint Paul, à droite saint Firmin et saint Benoît d’Aniane et à gauche le Bienheureux Urbain V, bâtisseur de la cathédrale et saint Roch.

Plus en avant du chœur et sur la gauche on peut admirer un ambon assorti qui sert à proclamer l’Evangile. Pour compléter cet ensemble, la croix de procession du même artiste, placée au centre du chœur a été offerte en 1992. Philippe Kaeppelin tenait à inspirer ses œuvres de l’environnement dans lesquelles elles allaient se trouver. Les ors éteints sont un rappel du maître-autel situé au fond du chœur.

Maître-autel en l’honneur de Mgr de Cabrières

1901

Marbre

3,90 x 1,30 x 1,95 m

© Claude Bertrand. DRAC Occitanie

Le maître-autel en l'honneur de Mgr de Cabrières

Le maître-autel du début du XXe siècle fut offert en cadeau au cardinal de Cabrières pour ses noces d’argent épiscopales en 1901.

Fruit d’une souscription publique, il fut commandé par l’archiprêtre de la cathédrale, Mgr Gervais, à la maison Cantini de Marseille réputée pour son travail des marbres et des bronzes. Il est en marbre jaune de Constantine, dit « marbre onyx ». On peut admirer des bas-reliefs de bronze doré figurant la sainte Cène, les noces de Cana et l’agneau pascal qui renvoient au mystère de l’Eucharistie.

C’est sur cet autel néo-gothique que le cardinal célébrait la messe.

Maître-autel

1753

Marbre

3,50 x 1,30 x 1,35 m

© Claude Bertrand. DRAC Occitanie

Le maître-autel du XVIIIe siècle

A gauche dans le transept a été placé le maître-autel du XVIIIe siècle, le plus ancien conservé, réalisé par Pierre Fossati en 1753, véritable œuvre d’art par l’élégance de ses formes et sa taille imposante.

Il est surmonté d’un tabernacle dont la porte en cuivre doré est ornée d’un pélican. Le pélican qui porte de la nourriture dans une poche ménagée dans ses replis pour nourrir ses petits en prenant dans sa propre chair est devenu le symbole du Christ donnant son corps et son sang pour nourrir les enfants de Dieu dans le sacrement de l’Eucharistie.