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- Évolutions architecturales de l'édifice
- Les transformations de la cathédrale aux XVIIe et XVIIIe siècles
La fin des guerres de Religion laisse Montpellier dépouillée de ses lieux de culte catholiques. En soixante-dix ans de troubles interconfessionnels, la faction réformée n’a eu de cesse de raser les sanctuaires, et les papistes de les rebâtir. Au début du XVIIe siècle, il n’y a plus une seule église sur pied dans la ville, hormis la cathédrale qui est toutefois très endommagée.
L’œuvre de la Contre-Réforme
Suite à la reprise de la ville par les troupes royales en 1622, le mouvement de la Contre-Réforme encourage les reconstructions et restaurations des lieux de cultes. L’épiscopat de l’évêque Pierre de Fenouillet (1608-1652) est représentatif de cette reconquête religieuse par les catholiques. Un projet de construction d’une nouvelle cathédrale est envisagé à sa demande. Placé sous le patronat de saint Louis, l’édifice devait se situer sur les ruines de l’ancienne chapelle Sainte-Croix sur l’actuelle place de la Canourgue. Le projet est finalement abandonné pour des raisons financières.
Richelieu préfère la restauration moins coûteuse de la cathédrale Saint-Pierre. Elle concerne la nef et les portails est et sud, les quatre premières chapelles latérales, la voûte du porche et la sacristie. Le pavement et les autels sont également refaits. La tour Saint-Benoît tombée en 1567 est en partie reconstruite, et la tour Urbain V (tour sud-ouest) est restaurée. Les travaux s'achèvent en 1650.
La dernière grande transformation avant la Révolution concerne le chœur médiéval de la cathédrale. Elle est souhaitée par le chapitre dès 1727 dans le but de rapprocher l’officiant des fidèles. Cette modification n’est réalisée que cinquante ans plus tard, en 1775, dans un style classique (voir ci-dessus).
Elle entraîne un changement radical, transformant les espaces réservés à la liturgie. La construction médiévale est remplacée par une travée droite ouvrant sur une abside de plan quadrangulaire abritant le chœur. Les stalles réservées aux chanoines sont déplacées dans l’abside et le maître-autel est avancé.
Lors des travaux réalisés au XIXe siècle, le chœur classique du XVIIIe siècle a été photographié au moment de sa destruction. Il s'agit d'un précieux témoignage permettant de se représenter le visage de l'édifice à cette époque.